« Oui la prévention, les dépistages doivent être une priorité. Je souscris complètement à votre objectif : les renforcer et les rendre accessibles à tous ».
Nathalie Arthaud, porte-parole de Lutte ouvrière, est candidate à l’élection présidentielle de 2022 depuis septembre dernier.
« Le tabac provoque 75 000 décès par an et uns espérance de vie réduite de 15 années pour un fumeur – quels sont les moyens mis en œuvre par l’Etat ? 32 millions versés à un fonds de prévention contre le tabagisme alors que la taxe sur le tabac rapporte 15,3 milliards !
Une prévention digne de ce nom des risques liés au tabac supposerait de contrôler l’utilisation de ces milliards de taxes publiques pour les mettre à la disposition d’associations qui luttent en permanence pour faire reculer ce fléau ».
« Pour des aidants familiaux il faudrait un salaire ou revenu, peu importe le nom, qui compense celui qui a dû être abandonné. Ce serait la moindre des choses car le rôle social qu’ils jouent est inestimable. Sans eux des dizaines de milliers de malades seraient voués à la déchéance totale, à l’isolement et à l’oubli. Il faut en finir avec le raisonnement que veut que l’aidant doit être bénévole et vivre de l’air de temps, à la charge de la personne dépendante même si celle-ci a de faibles revenus. Cela, sous prétexte qu’il existe des liens familiaux et que la résidence est partagée. Il faut déconjugaliser l’AAH ».
« La recherche est évidemment essentielle pour le progrès des connaissances. Mais comme elle ne débouche pas automatiquement et rapidement sur des applications industrielles immédiatement rentables elle n’a pas les faveurs des financeurs, mêmes publics. D’où les appels répétés à la générosité !
Je pense que les chercheurs eux-mêmes doivent décider des recherches à mener et des budgets publics indispensables pour la recherche sur les cancers. La santé doit être une priorité ».
» Les grands laboratoires sont responsables de cette situation. Pour maximiser leurs profits, ils produisent avec le moins de stock possible et rationnent volontairement les médicaments qu’ils ne jugent pas assez profitables Ils produisent ces médicaments à « flux tendu » afin de faire des économies, entraînant souvent retards et pénurie. Le fond du problème, c’est la course au profit, à tout prix. C’est cet ordre des choses là qu’il faut remettre en cause, pour qu’aux catastrophes naturelles et aux épidémies, qui font partie de la vie, ne se rajoutent pas des catastrophes sociales ».
» Les soins palliatifs demandent un investissement humain très important. Ils nécessitent de privilégier des emplois permanents et non précaires pour constituer de véritables équipes et assurer un suivi optimal des patients. Il faut embaucher d’urgence et augmenter les salaires pour assurer l’accès à ces soins palliatifs ».
» La pollution de l’air est une réalité. Mais le plus souvent la population n’a pas le choix en matière de déplacements et de transport. C’est pourtant le secteur dans lequel les particuliers sont le plus accusés d’individualisme en refusant d’abandonner leur voiture particulière, alors que dans l’Union européenne, le transport par route représente 85 % des déplacements de voyageurs
Même quand les industriels n’empoisonnent pas consciemment toute la population de la planète, c’est l’anarchie de leur système économique qui pollue en provoquant la multiplication absurde de déplacements intercontinentaux de marchandises justifiés seulement par des raisons commerciales.
Seules les lois du marché et la recherche du profit inspirent les décisions des capitalistes. Les problèmes écologiques l’illustrent : il est urgent d’enlever aux groupes privés la direction de l’industrie, des transports, et d’organiser l’économie de façon rationnelle, planifiée, pour répondre aux besoins du plus grand nombre, tout en préservant l’environnement ».
» L’alcool coûte la vie, directement ou indirectement à 45 000 personnes. Mais la lutte contre le fléau de l’alcoolisme se heurte à des intérêts privés puissants qui savent trouver des relais parmi le personnel politique, y compris au plus haut niveau. Ainsi, le lobby viticole a remporté une victoire en 2015 grâce à la loi Macron. Celle-ci a modifié la loi Evin qui, qui limitait fortement la publicité pour l’alcool depuis près de 25 ans.
L’influence occulte des lobbies du vin est révoltante et doit être dénoncée. Les dépenses de publicité pour les boissons alcoolisées sont 100 supérieures au budget alloué à la Santé publique en France pour une campagne médiatique par an sur le risque alcool.
Je suis convaincue que la lutte contre les addictions, en particulier l’alcool, doit commencer dans le cadre scolaire et continuer dans le cadre de l’éducation sanitaire. Il est indispensable d’empêcher toute publicité pour l’alcool et au contraire multiplier la publicité préventive.
Une prévention digne de ce nom des risques liés à l’alcool comme au tabac supposerait de contrôler l’utilisation de ces milliards de taxes publiques pour les mettre à la disposition d’associations qui luttent en permanence pour faire reculer ces fléaux ».
» Je suis bien sûr pour que tout soit fait pour qu’une personne qui a été malade, du cancer mais de toute autre maladie momentanément handicapante, puisse retrouver sa place sociale, en particulier au travail. Mais ce qui est incroyable, c’est que la société actuelle basée sur la recherche de la performance et du gain, rejette des travailleurs soupçonnés d’être diminués par la maladie et conduise à se poser la question en terme « d’oubli ». C’est la société capitaliste qui est malade car incapable « d’oublier » sa course au profits ».
Changer les choses, c’est à notre portée ! Pour connaître les moyens de participer à la lutte contre le cancer, visitez notre page « Je passe à l’action ».
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