« Un effort financier important est nécessaire en faveur de la recherche et de l’innovation thérapeutique en cancérologie de l’adulte et de l’enfant. La création de l’Agence de l’Innovation en Santé vise à améliorer le pilotage stratégique et la coordination en matière de recherche et d’innovation. Le financement de la recherche fondamentale et de la recherche clinique doit être un financement pérenne et la rémunération des chercheurs fortement valorisée. Sur le plan de l’organisation, je suis favorable à la création de nouveaux Instituts Hospitalo-Universitaires (IHU) attractifs pour les industriels et les start-up, et qui sont de véritables pépinières d’innovation. Il est cependant nécessaire de se fixer un nouveau cap de maturité pour l’écosystème public/privé de la filière Health Tech. Enfin l’organisation et la régulation des plateformes de données de santé (Health Data Hub), qui visent à favoriser la recherche, ne doivent pas être détournées de leur objectif.
Concernant l’Europe de la santé, je rappelle que la santé est un domaine qui relève de la compétence interne des Etats membres de l’UE. L’Union Européenne ne peut, en principe, que compléter ces politiques nationales. Deux évolutions liées à la pandémie sont cependant susceptibles de porter atteinte à notre souveraineté nationale en matière de santé. D’une part, la création d’une Autorité pour la réaction aux urgences sanitaires (Health Emergency Response Authority – HERA), construite sur le modèle de la BARDA (Biomedical Advanced Research and Development Authority) américaine, prévue pour entrer en service en 2023, vise à renforcer les capacités européennes. Cette nouvelle structure aura entre autres pour missions de nouer des partenariats publics-privés avec l’industrie pharmaceutique et les organismes de recherche, de gérer les transferts de technologie, d’assurer la capacité et la flexibilité des fabrications, de contrôler la chaîne d’approvisionnement et faciliter la recherche et le développement des vaccins et des médicaments. D’autre part, la pandémie a permis une extension des mandats et le renforcement des moyens de l’Agence Européenne du Médicament (EMA). Nous approuvons certes un renforcement du rôle de l’EMA dans la gestion des pénuries de médicaments mais uniquement dans le cas des crises transfrontières. L’Europe de la santé, telle qu’elle se profile, ne doit pas porter atteinte à la souveraineté nationale en matière de santé. Les agences européennes doivent apporter un soutien aux services nationaux de santé, mais sans s’y substituer. Nous sommes opposés au rôle supranational de contrôle des agences européennes ».